31ème dimanche du temps ordinaire, année A

Ma 1.14-2.10
Ps 130.1-3
1Th 2.7-13
Mt 23.1-12

Aujourd’hui notre communauté est en fête. Certainement c’est le dimanche, le jour du Seigneur, le moment de louange et admiration pour la vie qu’il nous donne. Aujourd’hui cela nous le vivons d’une manière spéciale, car Françoise, depuis l’accompagnement de sa famille et de M. Ekani, notre diacre, demande à recevoir le baptême, demande à vivre cette vie cachée dans le Christ en Dieu, le bien le plus précieux de notre communauté.

Il faut te dire, Françoise, et il faut nous le répéter, que nous venons d’une large histoire et que dans cette histoire nous trouvons du meilleur et du pire. Il y a la vie sainte que beaucoup des chrétiens ont pu vivre et de laquelle nous avons d’innombrables exemples. En ces jours le Pape Benoît vient de nous montrer la communion avec Dieu du P. Alberto Hurtado, chilien, qui a crée dans son pays Los Hogares de Cristo où sont accueillis les pauvres et abandonnés. Mais il y en a aussi qui lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens, mais vouloir eux-mêmes les remuer du doigt, comme nous rappelle l’Évangile d’aujourd’hui.

Comment vivre pour ne mériter pas le reproche du Christ : pratiquez et observez tout ce qu’ils peuvent vous dire, mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas ?

D’abord ne cessez pas de rendre grâce à Dieu, à la manière de Saint Paul. Il y a des merveilles auxquelles nous ne sommes pas attentifs. Nous étions à l’abbaye d’Ourscamps le jour de la retraite des confirmands. Pour rentrer à l’église actuelle on passe par la nef d’une magnifique église gothique en ruines. Elle y est toute  : l’abside et le commencement de la croix sont encore bien établis, mais elle est sans toiture et sans murs. Alors je leur ai demandé : qu’avez-vous vu ? Ils ne sont pas sortis des ruines, toutefois une fille a vu des fleurs magnifiques, de roses, tout en passant par la nef. Comme cette fille, nous pouvons remercier Dieu pour ces petites réalités autour de nous. Ne louerons-nous pas Dieu aujourd’hui, par exemple, pour susciter la foi en Françoise qui va recevoir le baptême ?

Nous pouvons être aussi comme Paul pleins de douceur comme une mère qui entoure des soins ses nourrissons. La catéchèse de notre communauté ne se fait pas par l’abondance des doctrines ni par la hauteur des commentaires bibliques. Elle se fait par la présence de l’affection, de l’accueil. Nous voudrions vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes. Voilà de quoi ce qui nous entourent peuvent se sentir des frères devenus très chers.

Nous pouvons être si courageux comme mère Rose Parks, la black américaine d’Alabama qui vient de décéder à quatre-vingt douze ans. Elle, en refusant de se lever de son siège dans l’autobus, a provoqué sa mise en prison, mais aussi le boycott des autobus par plus de 40000 personnes pendant un an jusqu’à ce que le Tribunal Constitutionnel Américain édicte la loi de non-ségrégation.

C’est ainsi que nous voudrions célébrer le baptême de Françoise. Notre église devienne une mère qui entoure ce nouveau membre du Christ avec tendresse mais aussi avec courage dans la lutte pour les causes humaines. Notre église embrasse cette foi naissante comme un signe que Dieu la lui donne. Comme Sarah la vielle femme d’Abraham nous rions et nous nous réjouissons : est-il si fort Dieu qu’il puisse encore nous donner des enfants ? Nous nous exclamons comme Paul : comment d’insondables sont les chemins de Dieu !

Proches comme nous sommes de la commémoration des fidèles défunts, nous affirmons que par le baptême nous pénétrons dans la mort de Jésus à fin de nous relever en lui, hommes et femmes ressuscités, pleins d’une vie nouvelle. La mort n’est plus un châtiment mais un passage obligé à cause de notre condition biologique mais elle n’a pas le dernier mot. Celui-ci est l’homme et la femme debout, relevés, pleins de la vie du ressuscité, disposés à l’encontre des frères pour louer et bénir le Père, le Fils et l’Esprit, source de toute vie.

Alors dans cet esprit, avec cette confiance, affirmons notre foi, notre adhésion à Jésus et par lui au Dieu qui nous appelle et nous fait sentir sa volonté d’amour et de bienveillance.


Retour en haut de la page

Retour à la liste des homélies

Retour au sommaire du site