Assomption, année A

Ap 11.19,12.1-10
Ps 44.2-18
1Co 15.20-27
Lc 1.39-56

Frères et sœurs, nous sommes ici héritiers d’une longue tradition de célébration et de louange ; c’est le 15 août. C’est au Vième siècle que la narration de la Dormition de Marie fit son apparition au sein de la littérature apocryphe chrétienne. D’abord en Syrie, puis chez les coptes, en Égypte, et finalement, en Occident, au Moyen Âge. C’est la fête de Marie que tous les peuples célèbrent.

Nous sommes ici accompagnés de la foi de beaucoup de chrétiens et surtout de l’Église Catholique. Ça ne fait pas longtemps que le Pape Pi XII, après une mûre réflexion et avec le consensus des évêques et du peuple chrétien, a défini la doctrine de l’Assomption de Marie comme partie intégrante du dépôt de la foi.

Nous sommes ici après Vatican II qui (ayant repoussé une inflation mariale souvent mise en avant contre la manière d’agir et de prier d’autres confessions chrétiennes,) a situé Marie au cœur de l’Église. Vatican II revient à plusieurs reprises sur le titre de Mère de Dieu celui que l’Église lui a reconnu au Concile d’Éphèse. Le Concile dit : Marie est honorée sous le titre de Mère de Dieu, sous la protection de laquelle les fidèles se réfugient en la priant dans tous les périls et besoins.

Nous sommes ici, mais quels sont-ils nos sentiments ?

La sainte liturgie, par ses textes, nous invite à reconnaître ce signe grandiose apparu dans notre ciel. C’est une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et, sur la tête, une couronne de douze étoiles. C’est bien Marie que nous reconnaissons.

Comme Élisabeth nous lui disons : Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment avons-nous ce bonheur que la mère de notre Seigneur vienne jusqu’à nous ?

Et dans notre prière nous sommes conscients de la réflexion de Paul : tous les hommes meurent. C’est notre destin biologique. C’est le destin de tout être vivant, car nous ne sommes pas de pierres. Mais dans le Christ tous revivrons, mais chacun à sa place : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Et notre prière découvre en Marie celle qui a été tout proche de Jésus quand il est revenu de la mort dernière pour nous sauver, il a pris avec lui Marie et a proclamé heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.

Ainsi, nos sentiments expriment d’abord une grande joie. Oui, c’est bien vrai, au milieu d’un monde où semblent triompher les puissants, c’est la fille de Sion, la dame des douleurs au pied de la croix qui a été élevée au-dessous des cieux. Oui, c’est la main puissante de notre Dieu qui a fait des telles merveilles. Oui il continuera à combler de biens les affamés, à relèver ses serviteurs, à étendre son amour d’âge en âge.

Nos sentiments expriment, de plus, une grande espérance. Car là où il y a la mère, y seront aussi ses enfants. Marie c’est l’aurore de l’Église triomphante et elle guide et soutient l’espérance du peuple encore en chemin. Elle qui a été préservée de la dégradation du tombeau, soutient notre foi en la victoire définitive sur la mort.

Car voici le noyau dur de notre doctrine que nous affirmons avec vénération, avec respect et avec foi : la mort n’a pas le dernier mot. Nous la devons subir car elle est inscrite dans notre biologie. Nous la subissons avec douleur car le mal s’empare de nous et il semble nous vaincre. Mais en Marie nous avons l’étoile qui nous indique où Dieu nous appelle. C’est à cause de cela que la prière du commencement de la messe nous demande de demeurer attentif aux choses d’en haut.

Oui, frères et sœurs, demeurons toujours dans l’amour qui vient de Dieu. Maintenant dans l’eucharistie que nous célébrerons, cet amour livré jusqu’à la mort et la mort sur la croix vient nous rappeler que nous sommes sauvés. Alors pas de crainte, pas de peine, mais joie et le bonheur dans le Christ Jésus, le fils de Marie, le premier des ressuscités. À lui l’honneur et la gloire pour les siècles des siècles.


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Le dogme de l’Assomption