Église Sainte Marthe des Quatres-Chemins Aubervilliers Pantin

Paroisse Ste Marthe des Quatre-Chemins
3, rue Condorcet - 93500 PANTIN
Téléphone : 01 48 45 02 77
Télécopie : 01 48 46 38 26
E-mail : stmarthe.paroisse@free.fr

Tirage de l’édition imprimée : 300 Exemplaires

14ème année mars 2007 Numéro 3

Éditorial : Vœux et votes

Une partie de notre paroisse sera appelée au vote pour les présidentielles et les législatives d’ici très peu de temps.

L’autre partie, comme moi-même, regardons, écoutons et prions.

Depuis tout petit, car né immédiatement après la guerre d’Espagne, j’ai eu envie de ce grand pays frontalier qui m’a donné ma meilleure réflexion religieuse et l’une des expériences spirituelles qui ont conforté ma vie : Taizé. J’ai eu l’occasion d’y étudier et de m’y faire des amis et, maintenant, de me plaire à Sainte Marthe.

Maintenant, je regarde ce pays qui a été pionnier dans la construction de l’Europe avec des interrogations : sera-t-il capable de relier avec sa tradition républicaine de recherche d’égalité ? Sera-t-il capable de vivre à l’intérieur la générosité que tant de missionnaires ont livré à l’extérieur ? Sera-t-il capable de se renouveler, honorant les sources de réflexion, d’étude, de spiritualité, qui ont toujours été les siennes ?

J’écoute les médias. J’entends des vœux de candidats de plus en plus excessifs, comme si la France commençait à partir d’eux, comme si tous les problèmes avaient une solution politique. Je constate l’importance sur l’opinion de ces moyens de communication et cette dérive sur le style américain fait d’image et de spectacle. Presque toutes les réponses sont celles que nous voulons écouter. Peu de fois j’entends un appel à mes responsabilités citoyennes, à ma créativité, à ma générosité. Trop de fois je les sens en connivence avec mes droits sans se référer jamais à mes devoirs. Je m’énerve parfois du peu de réalisme de ces vœux car je veux bien que les problèmes soient structurels mais ceux qui en souffrent sont toujours des êtres individuels, concrets.

Finalement je prie. Oui, vous le comprenez bien, je ne demande pas à Dieu qu’il vienne voter pour tel ou tel candidat, ni qu’il descende pour résoudre nos problèmes de plus en plus complexes. Je lui demande de me donner d’aimer ce pays, de l’aimer vraiment, ce qui veut dire aimer mes concitoyens et les personnes qui seront investies de l’autorité pour le bien de tous. Je lui demande de pouvoir collaborer loyalement avec les orientations collectives et surtout avec les personnes qui mènent des luttes en faveur des plus démunis.

Je ne voterai pas, car dans le cadre de l’Europe d’aujourd’hui, je ne peux pas le faire, mais c’est pour cela que je n’ai pas de responsabilités citoyennes. Je laisse les autres parler des vœux en général pour me concentrer et résoudre ce qui est à portée de ma main. Je pense que j’ai assez si je regarde à mon tour. Je me demande si un peu plus d’austérité de ma part n’aiderait pas vraiment les autres.

Père Charles

À ne pas manquer en mars 2007

Interreligieux : petite approche du croyant selon l’Islam

Le 13 février dernier, Philippe Leclercq, Président de l’Interreligieux pour la Paix 93, nous propose de nous retrouver à l’École Réussite (1er collège Lycée Musulman de France) fondée par l’Imam Dhaou Meskine, à Aubervilliers.

Elle est difficile la compréhension de la foi musulmane pour un non musulman ; il existe une intériorité secrète difficilement accessible de l’extérieur. C’est pourtant avec des mots simples que M. Meskine nous introduit au cœur des cinq piliers :

· 1er pilier : croyance en un Dieu Unique ; reconnaissance de Mahomet comme son Envoyé (Prophète).

· 2ème pilier : observance de la prière cinq fois par jour, le visage tourné vers la Mecque ;

· 3ème pilier : jeûner le mois du Ramadan ;

· 4ème pilier : s’acquitter de l’aumône légale ;

· 5ème pilier : si ses moyens le lui permettent, si sa santé est clémente, le Pèlerinage à la Mecque est, pour le fidèle, un devoir sacré (Hadj).

Chaque année, des milliers de musulmans font la démarche. Le premier musulman, c’est Abraham. C’est lui qui a commencé ce pèlerinage au milieu du Hedjaz - province du Nord Ouest de la péninsule arabique.

L’Islam consiste en un ensemble de pratiques sur tous les actes de la vie qui répondent directement à la volonté de Dieu ; et respect total de tous les prophètes.

Un léger vêtement blanc identique enveloppe les serviteurs en partance à la Mecque. Il représente la pureté, l’égalité pour tous. Au retour, nous sommes transformés précise M. Meskine. Ce voyage permet de se purifier, de vérifier, de pratiquer totalement, de faire une halte, un retour sur soi. Il ajoute ces mots touchants : Tout musulman doit s’impliquer dans l’Universalité des religions monothéistes ; nous sommes les organes différents d’un même corps formés pour le Bonheur de l’Humanité.

Après une allocation spirituelle de l’Imam d’Auberviliers, M. Kilani Kamala, engagé avec les jeunes musulmans de la ville, commente un support vidéo consacré au pèlerinage. Impossible de reprendre ici l’intégralité de son témoignage. Cependant, je garde en mémoire cette foule compacte roulant comme un seul homme (sept fois) autour de la Kaaba (ou Pierre Noire) ; plus le fidèle se rapproche de son centre, plus la marche régresse, plus il prend le risque d’être comprimé. Mais, toucher la Pierre Céleste est un bonheur divin annonciateur de bienfaits (péchés pardonnés, …).

La soirée s’achève par des échanges bien ciblés, par la dégustation de moult pizzas, et nous réalisons que les médias sont des poisons ; ils nous imprègnent d’un Islam rigoriste alors que son essence est œcuménique (un Dieu unique, le Dieu de tous), universelle, salvatrice…

Si différents que soient nos rituels, nos cloisonnements s’effritent dans la connaissance partagée car, pour l’essentiel, nous cherchons, nous ressentons les mêmes attentes.

Lors de cette rencontre, Sainte Marthe était représentée par Raymond et Madeleine Denis, Paulette Magadoux, Denis Monbailly, Secrétaire générale du G.I.P. 93, Patience Akoussah, Dominique Delpierre et Michèle Hénaux.

M.H. (membre de l’Interreligieux)

Communiqué du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement : Campagne de Carême 2007

Dieu nous invite à nous faire proche des autres hommes et notamment des petits, des exclus, des pauvres.

Durant le Carême, et plus précisément lors du 5e dimanche, chaque communauté chrétienne est appelée au partage.

L’Église de France a confié au CCFD la mise en œuvre de cette collecte pour le soutien aux populations les plus défavorisées des pays du Sud et de l’Est.

Le CCFD ne peut s’engager dans l’accomplissement de projets de développement qu’avec le soutien des donateurs. Notre don permet de financer des actions de développement en Afrique, en Amérique Latine, en Asie, en Europe centrale et orientale, dans le bassin méditerranéen. Ce don permet de contribuer concrètement à faire reculer la pauvreté et la faim, tout en rendant leur dignité à nos frères les plus pauvres, les exclus.

Dans cette sollicitation à nous unir dans l’acte de don, Dieu nous invite aujourd’hui encore à nous reconnaître frères et sœurs et à devenir ensemble les bâtisseurs du Royaume.

Tiré de Vivre le Carême 2007 / CCFD

Manifestations sur Sainte-Marthe

Des livres qui éclairent…

Le jardinier d’Assise d’Olivier BLEYS (Paru chez Desclée de Brouwer. Paris. 2005)

La collection Littérature Ouverte, qui nous a donné des romans si beaux comme Les échos du silence ou L’arbre dans la mer, nous offre cette senteur franciscaine, douze petites historiettes d’un des premiers compagnons de François. Nous découvrons en chaque récit celui qui commence et l’attitude, le comportement radical, et parfois des conseils du Poverello.

Nous sommes devant une fiction littéraire qui rend bien cette spiritualité sans délire ni artifice, fraîche, du monde franciscain. Les paroles de François nous aident à comprendre comment porter un regard simple sur la nature et les hommes, un regard aimant. D’une certaine façon on se sent bercé par cette manière de vivre le rapport à Dieu, mais à la fin c’est l’appel à communiquer cette unité avec toutes les choses qui nous met en route.

Voilà de la belle littérature : on apprend des mots et des tournures ; on apprend surtout de l’esprit.

Juifs, Chrétiens, Musulmans. Lectures qui rassemblent, lectures qui séparent,

du Grand Rabbin René-Samuel SIRAT, Mgr Olivier DE BERANGER, Youssef SEDDIK (Paru chez Bayard, 2007)

Ce n’est pas un livre de discussion entre les trois religions du Livre. Ce n’était pas l’objectif. L’éditeur part d’un constat : ces trois religions partagent de nombreux récits et aussi des figures fondatrices. On a demandé à trois représentants de ces religions qu’ils commentent quelques textes et figures : La Création, Caïn et Abel, Abraham, Agar et Ismaël, Joseph, Moïse, Jonas, David et le Messie, Jésus et Marie.

Il ne s’agit pas d’essayer d’arriver à une sorte de consensus ou de faire une synthèse. Chacun des trois auteurs parle à partir de sa propre tradition. C’est au lecteur de lire et de prendre connaissance de ces différentes lectures et interprétations.

À la fin, un dernier chapitre expose les regards que chacun des trois a sur les deux autres religions.

Voilà donc un livre intéressant, qui nous permet d’approfondir notre propre religion et de connaître un peu plus les deux autres. C’est sûr que ce dialogue favorise l’entente entre nous, croyants, dans cette société multiculturelle et multi religieuse où nous devons vivre ensemble.

Père Charles

À la découverte d’une institution catholique… L’OPUS DEI : littéralement ‘Œuvre de Dieu’

En octobre 1928, un jeune prêtre espagnol, José Maria Escriva de Balaguer, déclare avoir reçu une révélation divine : encourager tous les hommes à devenir des saints sans quitter leur vie de travail, sans quitter leur profession ni devenir religieux. Sa maxime : Sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail et sanctifier par le travail.

En 1930, Escriva rapporte que Dieu lui a fait comprendre que l’Opus Dei doit intégrer également des femmes. Ce qui arrive. L’Opus Dei cible, dès les origines, les milieux étudiants ; elle créé des résidences sur les campus universitaires, des centres de formation pour écoles professionnelles, répondant ainsi à un calcul simple : conquérir les élites pour que celles-ci puissent diffuser son message dans tous les milieux.

En 1975, à la mort d’Escriva, l’Opus Dei compte près de 60 000 membres dans le monde. En 1982, le pape Jean Paul II lui accorde le titre de prélature personnelle, ce qui signifie que l’Opus Dei n’a de compte à rendre qu’au Souverain pontife. Dès lors elle peut s’implanter partout.

Au fil des années l’Opus Dei est devenue une véritable structure patriarcale : un prélat à vie nommé par le Pape ; un état-major ne comptant que des célibataires les numéraires ; une troupe composée des gens mariés les surnuméraires. Dans cette organisation qui se prétend laïque, ce sont des prêtres qui détiennent le pouvoir et occupent les postes de commandement. Les numéraires font vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

La France, assez rétive, ne compte qu’environ 2000 membres sur les 84 000 répartis dans 90 pays, avec seulement 2 % de prêtres.

Le 17 mai 1992, dix sept ans après sa mort, le Pape Jean-Paul II a béatifié José Maria Escriva de Balaguer sur la place Saint-Pierre de Rome en présence de 300 000 personnes. Le 6 octobre 2002, José Maria est canonisé, toujours par Jean Paul II.

Il est difficile d’admettre la rumeur selon laquelle l’Opus Dei est une secte puisqu’elle fait partie intégrante de l’Église depuis 1941 et que, l’une de ses caractéristiques est sa fidélité au Pape et aux enseignements de l’Église. Elle représente une énorme puissance financière et malgré ces attachements cités plus haut, son goût du secret peut nous laisser dubitatifs.

Éliane Marchand

Les servants d’autel s’expriment

Pourquoi es-tu servant d’autel ?

Un jour, Sœur Marie Bernard m’a demandé si je voulais être enfant de cœur, j’ai dit oui car je voyais mon autre frère et j’aimais beaucoup ce qu’il faisait, ça m’a vraiment plu. (Huberto)

Je suis servant d’autel pour plus servir à la messe et pour aider les prêtres pour le bon déroulement de la messe. (Adé Benjamin)

Je suis servant d’autel car je voulais me sentir utile pendant la messe et pouvoir participer plus. (Anaïs)

Je suis servant d’autel pour aider l’Église, animer les messes et pour être actif à l’église. Je voulais avoir un rôle dans l’Église. (Roldy)

Comme servant d’autel, qu’est ce que tu aimes le plus ?

J’aime servir le dimanche, comme ça je participe à la messe. (Huberto)

Ce que j’aime de plus c’est d’être à côté du prêtre quand il reproduit le dernier repas de Jésus et aussi de tenir la bougie au moment de l’évangile. (Adé Benjamin)

Ce que j’aime d’un servant d’autel c’est que l’on sent qu’on a une responsabilité et cela nous aide à être plus concentré pendant la messe et aussi à mieux comprendre et suivre son déroulement. Ce que j’aime surtout c’est que maintenant je veux aller à la messe et j’aime ça. (Anaïs)

J’aime car un servant d’autel sert pendant la messe, et j’aime quand il y a des grandes messes, pour faire l’encens. J’aime être à l’autel et j’adore servir. (Roldy)

Pour prier pendant le temps de Carême

Maître tout-puissant, toi qui as façonné toute la création avec sagesse ; Toi qui, en ton ineffable providence et en ta grand bonté,nous as conduits jusqu’à ces jours afin que nous purifiions nos âmes et nos corps, que nous contenions nos passionset que nous espérions en la résurrection (…)toi-même, accorde nous aussi de mener le bon combat, d’achever la course du jeûne, de garder intègre la foi, d’écraser les têtes des dragons invisibles, de sortir vainqueurs du péché et de parvenir aussi sans reproche à la vénération de la sainte Résurrection.

Tradition orthodoxe grecque Cité in Prier, n°289 de mars 2007

Un témoin des problèmes au Sud Sahel

Le 23 mars prochain, le CCFD reçoit un témoin marocain venant développer les problèmes rencontrés par l’immigration des Africains du Sud Sahel. Le secours Catholique s’associe à cette démarche et vous invite à participer à l’assemblée qui se tiendra 46 rue Gabrielle Josserand à Pantin, de 14h30 à 17h, avec, pour clôture, le Pot de l’amitié.

Pour penser… sur le thème de la rencontre

Un pont relie deux extrémités grâce à l’arche qui le sous-tend. Il en est de même pour une rencontre ; chaque partenaire de la rencontre est responsable de la moitié de l’arche. Que l’un se retire et le pont s’écroule. Une rencontre réussit lorsque chacun prend sa juste part de responsabilité dans la relation au lieu de se reposer sur l’autre ou de prendre toute la place.

S’engager dans la rencontre, aller vers l’autre sans attendre qu’il fasse le premier pas, prendre le risque de l’ouverture. Pour réussir une rencontre, confiance en soi et souplesse sont les deux attitudes les plus favorables. Une rencontre réussit si j’accepte de bouger intérieurement, si je peux dire : je suis plus vivant après la rencontre.

Cité in Roms, Gitans, Manouches : Citoyens à part entière / CCFD (2006)


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