Église Sainte Marthe des Quatres-Chemins Aubervilliers Pantin

Paroisse Ste Marthe des Quatre-Chemins
3, rue Condorcet - 93500 PANTIN
Téléphone : 01 48 45 02 77
Télécopie : 01 48 46 38 26
E-mail : stmarthe.paroisse@free.fr

Tirage de l’édition imprimée : 350 Exemplaires

12ème année mars 2005 Numéro 3

Temps d’initiation

Au printemps, cela fera dix ans que j’ai effectué mon voyage en Terre Sainte, sur la terre de Jésus. Je ne voulais pas trop m’illusionner et je me disais que toutes les terres sont l’œuvre de Dieu. Mais il y a eu le charme du printemps et le beau groupe des chrétiens qui m’avaient invité.

Nous avons fui les routes des pèlerins. Notre guide était un Juif, respectueux pour les chrétiens, mais qui dans les « lieux sacrés » faisait des observations bien différentes de celles du langage de sacristie. Il nous a fait sentir la sensibilité juive, et ainsi, peut-être sans le vouloir ou le penser, a-t-il créé en nous une vie nouvelle d’accès à Jésus de Nazareth, qui était juif lui aussi.

Nous avons découvert, ainsi, le soleil se levant au sommet du Golan pour illuminer de sa hauteur le lac de Galilée comme « un époux qui sort de la chambre de son épouse pour initier la journée » (Ps.19.6) et contemplé du haut de ses murailles Jérusalem pour la chanter : « tu es bâtie comme une ville où tout ensemble fait corps » (Ps.122.3). Les sites étaient magnifiques et nous n’avions pas besoin d’autres lieux de prière que là où habitent les moineaux et les lys des champs (Lc 12.26,28) .

Ce souvenir vient à moi, maintenant, alors que j’essaie de vous parler du Carême comme d’un voyage initiatique. Car il y a là aussi des routes toutes faites. Elles ne sont pas mauvaises, mais parfois, à cause de la répétition annuelle, nous perdons le sens de l’initiation. Pour quelques chrétiens le Carême consiste à accomplir quelques gestes, quelques rites, quelques prières. Mais le pourquoi leur en échappe. Il n’y a aucune nouveauté par rapport à ce qu’ils avaient accompli l’année précédente.

Se promener calmement en des endroits méconnus, donner du temps à des gens différents de ceux que nous retrouvons chaque jour, rester attentifs aux intérêts des autres sans précipitation, sans nous laisser gagner par le premier jugement... n’avoir pas peur de découvrir, d’observer, de ne pas comprendre...

Temps d’initiation, notre Carême est en cela bien différent des pratiques d’autres religions. Notre but ce n’est pas nous : ce n’est pas être parfaits, nous contempler plus accomplis, mériter un privilège... Notre but c’est de laisser venir Dieu ; qu’Il nous trouve capables de l’écouter là où il veut bien se présenter. Même si c’est sous les traits d’un condamné à mort.

Quel Carême aurait fait le centurion de garde au pied de la croix pour pouvoir annoncer : « certainement cet homme était Fils de Dieu » (Mc15.39) ?

Père Charles

À ne pas manquer en mars,

La Campagne pour le Denier de l’Église est commencée. Nous devons trouver des nouveaux donateurs... pouvez-vous solliciter la participation des voisins, de personnes connues dans votre entourage ?

Une rencontre avec...

Il aime marcher sans but précis. Peut-être avez-vous croisé Mathieu à Sainte Marthe, dans une rue de Paris, du quartier. La marche lui a permis de retrouver le sens de la vie, le sens du sacré. Elle fut la thérapie de sa souffrance, de sa solitude acceptée depuis vingt-cinq ans, depuis le départ de sa femme auprès du Père.

Q. Après dix-huit ans de bonheur, votre compagne Roselyne vous laisse désemparé avec de jeunes enfants.

R. Le malheur arrive tout simplement. Au début on parle, on parle... On essaie d’échapper à la noyade. Pourtant j’ai vite réalisé que la femme que j’aimais était une femme différente pour nos proches. Alors, je me suis tu. Les enfants avaient perdu une Maman ; il fallait les réconforter ; il fallait trouver des alternatives pour les garder avec moi et vivre décemment. Et puis, nous avions des amis ; ils venaient régulièrement à la maison. Ont-ils craint que je leur demande de l’aide ? Je n’en ai conservé aucun !

Q. Tout peut être abordé avec délicatesse - et vous m’avez confié vivre complètement seul depuis votre deuil, depuis près de vingt-cinq ans.

R. J’ai fait « l’escargot ». Je me suis recroquevillé dans ma coquille avec mon chagrin, mes responsabilités de père, mon inquiétude du proche avenir. Je ne voulais surtout pas de pitié ! Avec une vie dissolue, on risque de descendre la barre de l’affectivité, on risque de s’abîmer sérieusement. Je n’ai jamais consenti à me disperser dans des « aventures égoïstes ». Je suis devenu réceptif aux signes de beauté que donne Dieu à travers les êtres et la nature. La compassion de Dieu aide à continuer à vivre un chemin désormais en clair-obscur, mais plein d’espérance.

Q. Concrètement, Mathieu, que faites-vous de vos journées ? Vous êtes un jeune retraité ; on vous rencontre un peu partout ; mais je n’ai pas l’impression que vous preniez des engagements au sein de la paroisse. Avez-vous des centres d’intérêt même tout simples : le bricolage... ?

R. S’investir totalement dans une paroisse n’est pas « mon choix ». Un certain détachement me semble préférable. Ainsi, je participe à la vie de plusieurs paroisses - ce qui me donne une liberté de mouvement et m’évite les tensions sous-jacentes que rencontrent ceux qui se côtoient très souvent. Je fais du bénévolat deux après-midi par semaine. Bien sûr que j’aime le bricolage, mais surtout le théâtre, les expositions, les promenades sans but précis...

Q. L’apprentissage de la vie n’est jamais gratuit. Après toutes ces années émaillées de blessures, avez-vous perdu tout espoir d’un avenir bienveillant ?

R. Aujourd’hui, je vis l’instant présent. Dans la solitude il y a toujours une période d’incubation, éprouvante lorsqu’elle est due à la disparition d’une personne aimée. Avec les années, on l’apprivoise ; elle peut se révéler très positive quand le Seigneur la remplit de sa présence. S’ils me réclament, j’aime partager les rires de mes petits-enfants (il y en a déjà sept !). J’apprécie les contacts généreux. Le frère qui dialogue avec plaisir, sans a priori, se trouve vite devant in incorrigible bavard !

Si le Seigneur qui me porte à un projet de bonheur pour moi ; s’il veut m’accorder la tendresse d’une autre compagne, l’amour véritable à nouveau, peut-être... je sais qu’il n’est jamais trop tard pour aimer. Dieu nous le rappelle chaque jour.

Merci à Mathieu qui a bien voulu répondre à cet entretien.

Un partenariat du CCFD en Casamance : l’Union Régionale Santa Yalla...

À la demande de l’équipe locale du CCFD, le Père Marius a bien voulu consacrer, au mois d’août dernier, quelques jours de ses vacances pour visiter l’Union Régionale Santa Yalla à Ziguinchor et à Kafountine en Casamance (Sénégal), une structure dont le CCFD est partenaire.

Samedi 19 février, dans le cadre de la campagne de Carême du mouvement, il a présenté et commenté l’organisation et le fonctionnement de cette Union dont l’activité principale repose sur la transformation et la commercialisation, par les femmes, des produits de la pêche artisanale (poissons et crustacés). Au cours de son exposé, nous avons pu découvrir dans quel contexte était née cette association et tout ce qu’elle avait apporté pour la population locale tant du point de vue économique que social (formation, santé...), sans compter les projets à venir. Nous avons pu mesurer aussi à quel point ces programmes de développement sont fragiles s’ils ne sont pas financièrement soutenus sur plusieurs années.

Après l’exposé, particulièrement vivant, du Père Marius qu’une vingtaine de personnes - paroissiens de Sainte Marthe et autres - ont suivi avec beaucoup d’intérêt, nous avons échangé sur son témoignage, regardé des photos prises par lui et goûté quelques produits du commerce équitable, le tout dans une ambiance très sympathique.

Merci à tous ceux qui se sont déplacés et encore un grand merci au Père Marius.

Péché de l’homme et bienveillance de Dieu

Dans cet article sont reprises les principales illustrations du thème de la lutte contre le mal développé par le Père Charles dans son homélie du Mercredi des Cendres

Adam et Ève

La vie humaine est faite de sueur dans le travail, de douleurs dans l’accouchement, de mort. D’où viennent ces malheurs ? L’écrivain nous donne une réponse : ils viennent du péché. Mais d’où vient le péché ? Le péché est sous le tapis, et l’histoire d’Adam nous raconte qu’il atteint l’homme quand cet homme là, chacun de nous, se fait oublieux de la Parole que Dieu lui a donnée pour qu’il vive dans le bonheur. Le péché ne succède pas à l’innocence, car la Genèse n’est pas un récit historique ; l’innocence nous est enlevée par le péché. Saint Paul, dans la lettre aux Romains, nous dit que la création, et nous en elle, a été assujettie à la vanité, mais elle a l’espérance d’être libérée de la corruption.

Dieu comprend bien notre fragilité, et celle de la création, et encore la force du mal. Dans la lutte il est à notre côté. Dans le texte de la Genèse il va maudire le serpent, l’image du mal, mais il va venir en aide à l’homme et à la femme: il les couvre avec des tuniques de peau couvrant ainsi leur honte, il couvre leurs sentiments de culpabilité, il couvre leur péché. Dieu se montre plein de compassion. Là où le péché prolifère, la grâce surabonde, nous dira plus tard Saint Paul.

Noé

Si nous lisons l’histoire de Noé, nous pourrons encore découvrir que la présence d’un seul juste est l’assurance que le bien l’emportera sur le mal, que l’humanité continue même à travers la catastrophe du déluge, et que le souvenir de Dieu lui rappelle toujours l’alliance avec les hommes et le besoin qu’ils ont de l’intervention du salut venant de Lui

Caïn et Abel

Nous pouvons encore parcourir le mythe de Caïn et Abel. Abel, le fragile, qui porte un nom étrange: « il est en trop ». Ce n’est pas comme Caïn dont le nom signifie : « j’ai acquis un homme du Seigneur ». Mais Abel inaugure la fraternité puisqu’il fait de Caïn son frère. Toutefois Dieu a choisi le petit. Souvenez-vous de Jacob, de Juda, de David, de Salomon ; le petit, le puîné est objet de la prédilection de Dieu comme les orphelins. Jacques dans sa lettre le répètera : « La religion pure et sans tache devant Dieu le Père consiste en ceci : visiter les orphelins et les veuves dans leurs épreuves, se garder de toute souillure de ce monde »

Et bien, vous connaissez le reste, la jalousie, la violence, l’homicide. Sirac le Sage nous dira : « Comme devant un serpent, fuis devant le péché, car si tu t’en approches, il te mordra ». Tous nos péchés naissent ainsi : le mal nous prend et nous, nous refusons de prendre nos responsabilités. Est-ce que le gardien de mon frère c’est moi ? Mais, même si Caïn s’éloigne de devant la face du Seigneur, l’écrivain nous parle alors de l’imperturbable miséricorde de Dieu ; l’écrivain nous fait le récit de la descendance de Caïn, c’est à dire de l’accomplissement de la bénédiction première: « multipliez vous et dominez la terre ».

La tour de Babel

Ces onze premiers chapitres de la Genèse se terminent avec l’histoire de la tour de Babel qui nous donne à voir l’homme dans ses rapports sociaux et internationaux. Or l’homme de ce temps-là, comme l’homme d’aujourd’hui, connaît l’expérience que parmi les nations s’instaure une puissance politique et religieuse qui a l’ambition d’assujettir sous sa propre autorité les peuples en les réunissant. Le péché rend insupportable la différence. L’écrivain nous a dit, dans le chapitre précédent, que sur la surface de la terre il y avait divers peuples, chacun suivant sa propre langue ; maintenant nous les trouvons fabricants de briques, comme les Juifs en Égypte, pour construire une tour de pouvoir, contrôlés par une seule langue. Mais Dieu fait preuve encore une fois de miséricorde. Les peuples dispersés, chacun avec sa langue, auront à respecter et à dialoguer avec les autres s’ils veulent faire une terre solidaire. Ce n’est pas le pouvoir d’un seul qui fait le bonheur de tous. C’est l’Esprit qui anime le cœur qui permet d’entendre les autres comme s’ils étaient du « même coin » : c’est Pentecôte : quelle différence par rapport à Babel !

Le péché nous clôture, et même s’il ne peut rien sans nous, il nous précède, et il emprunte mille déguisements pour nous tromper. Certainement, voilà notre conviction, notre foi : Dieu est aussi antérieur au mystère du mal, et la mort, là où se précise, de manière évidente, la force du mal et de notre fragilité, la mort n’a pas le dernier mot.

Le 12 février au 46, ...joie et... succès !

Merci aux Jeunes de l’Aumônerie et à leurs animateurs de nous avoir conviés à partager un excellent repas, préparé par Amédée et Augustin avec l’aide de Catherine, Thérèse et le Père Marius, aumônier. La partie animation musicale par Claude et André nous a permis d’entendre les jeunes chanter avec entrain les tubes actuels et de découvrir des talents à exploiter (qui sait !). Merci à tous ceux qui ont œuvré. Merci à l’aumônerie pour ce partage amical.

Le coin des jeunes... Pâques : « Christ Est Ressuscité, Alléluia ! »

Cher jeune,

Nous y voilà. Le jour tant attendu, le jour qui ta valu maints efforts, voire de sacrifices pendant le Carême, est enfin arrivé. C’est la fête de Pâques. Christ est ressuscité, alléluia !

Le savais-tu ? Pâques est la plus grande fête chrétienne. Elle est le centre de notre foi, de ta foi.

Que célébrons-nous à Pâques ? Nous célébrons la résurrection du Christ, l’amour porté jusqu’au plus haut point. Cet événement, qui s’est passé il y a plus de 2000 ans, a bouleversé l’histoire du monde, et ton histoire. Avant la résurrection du Christ, l’homme était esclave du péché et de la mort. Christ, en ressuscitant, a vaincu le péché et la mort, et a ainsi libéré l’homme pour toujours. Ainsi, cet événement qui s’est passé il y a longtemps, continue et continuera à produire du fruit.

Jésus sorti du tombeau nous apporte sa lumière, la lumière de la vie. C’est ce que symbolise le cierge pascal. Il symbolise non seulement la résurrection du Christ, mais aussi notre résurrection, ta résurrection.

Christ est ressuscité il y a plus de 2000 ans, mais il n’est pas un souvenir historique. Il vit en toi et te fait vivre avec lui. Il fait vivre ton Église.

Alors réjouis-toi, chante « le Gloire à Dieu et l’Alléluia » que tu n’as pas chantés pendant le Carême, car ton Espérance en la Vie est devenue réalité avec la résurrection du Christ.

Mais Pâques et ta joie n’auront de sens que si tu les partages avec tes frères, et si tu transmets aussi par ta vie, autour de toi, la lumière du Christ et l’espérance en la résurrection.

Es-tu prêt à faire encore un bout de chemin avec le Christ ? Es-tu prêt à Le laisser éclairer ta vie dans la société, si difficile d’aujourd’hui, mais dans laquelle tu vis ? Je te suggère tout simplement : « Ose ta vie avec le Christ ! Tu ne seras jamais déçu ».

Bonne fête de Pâques. Alléluia !

Père Marius Coly

12 conseils pour garder la joie de vivre

(suite du numéro de janvier 2005)

  1. Cultive en toi chaque jour la grâce de l’étonnement et de l’émerveillement. Lave tes yeux chaque matin. Garde chaque jour les yeux étonnés. Profite à fond de chaque journée pour découvrir une chose nouvelle.
  2. Apprends à apprécier les petites choses de la vie. Rien n’est banal, insignifiant ni sans valeur.
  3. Cultive en toi chaque jour l’action de grâce. Apprends à dire merci pour ce que tu as reçu, pour ce que tu reçois.

... la suite au prochain Écho...

Pour Prier,

Je me tiendrai, en silence,
tout le temps qu’il faudra,
dans l’attente d’une parole venant de Toi.
Alors seulement, je prononcerai ton nom.
Je n’aurai pas d’avis sur Toi
aussi longtemps que ta lumière
n’éblouira pas mon esprit.
Alors seulement, je parlerai de Toi.
Avant de travailler la terre,
avant d’ouvrir les bras,
nous laisserons le feu de ton amour
graver sa loi dans la paume de nos mains.
Alors seulement, nous changerons le monde,
nous nous embrasserons
et nous battrons des mains pour Toi.
Ainsi soit-il.

Stany Simon, Compagnon de Jésus


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